Mise en place

J'aime le RP. Je vais mettre en forme ou en scène quelques blagounettes...Je vais utiliser une structure narrative que j'ai déjà utilisée... Si vous trouvez que c'est trop pour une blague: j'arrêterai...

Au fond du couloir à gauche se trouvent les toilettes de la taverne des Darkvadors. Pourquoi s'en étonner? C'est une constante universelle et multi-univers qu'il faut bien garder à l'esprit en cas de coup dur et d'ennuis gastriques.

Cette pièce, équipée de compartiments indépendants comprenant tout le confort digne du pénitent le plus exigent, est la pièce recherchée par tous les visiteurs cheminant par monts et par vaux et qui se rendent dans cette auguste taverne. En effet, quoique de plus normal de préférer le trône percé orné de ses accoudoires en satin et adjoint d'un dévidoir abondamment fourni de papiers odorants; aux feuilles de plantes à la portée de la main, que l'infortuné voyageur aux boyeaux dérangés, arrive, après moultes contortions, à arracher à leur propriétaire.

Le prix d'un tel service doit être exorbitant? Que nenni gentil chevalier! Le Page Pipi n'exige simplement qu'une histoire drôle ou véridique à raconter au troubadour du seigneur... ^^

Etonnant non?

Le chevalier Juste, après moultes chevauchés, arriva enfin à la fameuse auberge qu'on lui avait tant vantée. "
Bon... Avant de payer la tournée à tout le monde, offrons-nous une pose bien méritée..." pensa notre chevalier en époustant sa cape de voyage...Un hochement de tête au patron et il se dirigea vers le couloir...
"Hola jeune Page! Du papier et le plus doux et le plus parfumé que tu possèdes!
-Mais bien-sûr noble chevalier. rétorqua le jeune homme. Il vous en coûtera une blague que vous devez me raconter après votre affaire.
-Qu'est-ce qui m'empêcherai alors de fuir sans m'aquitter de ma tache infortuné jeune page?
-Le patron avec sa massue...Elle est vraiment très grosse... Et elle est constellée de clous, monseigneur. Elle porte même un nom: la siffleuse. Elle siffle dans l'air quand elle s'abat. Et cela se termine invariablement par un son mat et la fin de tous les problèmes existentialistes. Vous savez certains paysans du coin la vénèrent...Sans parler des tabourets chromés du comptoir qui ont prouvé leur efficacité contendante"

Vous décidez alors qu'il est plus sage de ne pas discuter...Et vous vous exécutez: "Je vous préviens tout de suite: ce n'est pas une poétique...Il était une fois...

Au temps des légendes, dans un château de bonne taille avec ses tours érectiles et ses douves profondes, quatre chevaliers discutent de leurs différentes conquêtes féminines entre deux orgies collectives...
L'un des chevaliers décident d'aller faire un tour, histoire de se dégourdir les jambes. Et comme tout bon chevalier qui se respecte, il endosse sa plus lourde armure, prend sa plus grande épée à deux mains et son plus grand écu, se coiffe de son plus beau haume à plumes d'oiseaux des îles et enfin, arnache son cheval- un percheron de combat- avec une armure chevaline d'un intérêt guerrier tout à fait évident... Bref, encore un qui traine de profonds problèmes eudipiens...

Et c'est ainsi, que notre chevalier sans peur et sans reproche, mais prudent quand même, se promène sur le sentier abrupte de la falaise. Vous le connaissez sûrement. C'est le chemin qui part à droite au carrefour du pendu en direction de la forteresse imprenable des Darkvadors où vous pouvez passer prendre un pot et une barrique de vin du Castel Juste à la Taverne de cette digne alliance...

Donc je disais, que notre chevalier cheminait sur ce chemin dangereux car longeant à sa droite une falaise et à sa gauche un précipice surplombant le lac très profond et étendu de Marianne... Et ce qui devait arriver, arriva: le cheval trébucha dans une ornière et notre équipage chuta au bas de la falaise pour se retrouver plongeant dans le lac... A cause de sa lourde armure, le canasson et le chevalier coulèrent à pic sans possibilité de flotter...
Au bord de l'asphyxie, notre chevalier voit sur le fond vaseux où il vient de se poser, une femme marcher dans sa direction: la fameuse dame du lac, une fée un peu sorcière sur les bords...

Elle l'interpella; et il ne faut pas s'en étonner qu'au fond de l'eau elle puisse parler. Après tout, c'est une sorcière et c'est mon histoire. Je fais donc ce que je veux... Donc, je disais que cette dame, recouverte d'algues poisseuses et de tout un tas d'excroissances indifinissables, s'adressa au chevalier:

"Mon bon chevalier! Peu de personne ose me rendre visite...Cela me chagrine tant car je ne peut sortir de mon lac. Pour te récompenser et t'insciter à revenir je vais d'abord te sauver de la noyade... "

Aussitôt une bulle se colle sur la bouche de notre infortuné chevalier qui put ainsi répondre... Je rappelle à l'aimable assistance que c'est mon histoire et que donc c'est moi qui décide...Il pu répondre, après un petit temps d'adaptation pendant lequel il se pinça et réfléchit un peu.

"Merci noble dame du lac!
-De rien, mon grand chevalier... Et tiens, si tu veux, je peux exaucer 1 voeu... Mais attention 1 seul te sera réalisé! Même si tu revenais, je ne pourrais en réaliser un deuxième pour toi... Cela bouleverserai l'ordre cosmique des choses! donc réfléchis bien..."

Le chevalier mit son menton dans ses mains et regarda autour de lui, le regard glauque, en manque total d'inspiration (un comble) . Il avisa son cheval jouer dans les algues...

"Ma Dame! Je voudrais le même appareil que mon cheval! proclama triomphant notre chevalier lubrique.
- Tu es sûr de toi mon garçon? Tu m'avais pourtant l'air sensé...
-Oui! Absoluement! Le même appareil que mon cheval! oueeep!
-Qu'il en soit ainsi! décidemment je ne rencontre que des détraqués... soupira notre fée lacustre.
Alacasam! fit-elle en brandissant une algue verte. Touti frouti on ze louse! Que ce chevalier lubrique ait ce qu'il demande!"

L'univers se retourna comme un gant et notre chevalier fut équipé... Après les formalités d'usage: des remerciements et une promesse solennel de repasser sous quinzaine, le chevalier repartit en courant sous l'eau, son cheval encore choqué sous le bras, et regagna le bord...Il s'empressa de rentrer au castel, pressé qu'il était d'utiliser ses nouveaux talents à l'orgie du soir.

De retour au château, notre chevalier se précipite pour rejoindre l'orgie du soir organisée, comme il se doit, dans la grande salle du château...Après les féréros, les apéros, voici que la partie fine commence au milieu d'un désordre chaotique le tout fortement arrosé de bierres au tonneau...

Au détour d'une partie de corps non identifiée, notre chevalier lubrique se fait remarquer par un de ses confrères... Et là, il fit sensation:

"Dis donc... Cela fait longtemps qu'on se connaît! Et ça par contre cadre mal dans le portrait que j'ai d'haditude de toi, mon gar! s'exclama le chevalier tout à sa surprise... C'est vraiment à toi; ou il y a quelqu'un d'autre en dessous?
-Non, non... C'est bien à moi... Je peux te dire que c'est du tonnerre!
-Mais comment est-ce possible?

-C'est grâce à la dame du lac... Tu prends ta plus lourde armure que t'endosses. De même pour ton cheval. Et tu te diriges vers la route qui longe le Lac...Tu sais la route qu'on prend pour déverser dans la rivière l'affreuse piquette que Cheerwood nous livre? Bin, tu la continues et tu prends le sentiers...Là tu te débrouilles pour tomber dans le lac avec ton cheval...Tu coules... Et la dame du lac te sauve et t'accorde 1 voeux... Et là, tu demandes le même appareil que ton ch'val... Mouep mon gars! Le même... C'est génial! Bon j'y retourne! "Fit enfin le chevalier lubrique avant de replonger littéralement dans le stupre et la fornication...

Notre chevalier, envieux et désireux de faire progresser son QI, se rua à l'aventure en suivant scrupuleusement les indications de son camarade chevalier...

4 heures plus tard...

C'est un chevalier penaud et déconfit qui fit son entrée dans la grande salle... Peu de personne semblait consciente, à part notre chevalier lubrique qui était encore à son affaire... L'attrait de la nouveauté sans doute...
Ce dernier remarqua tout de suite la mine piteuse de son camarade et, laissant tomber la gente demoiselle, se précipita aux nouvelles...

"Mais que t'arrive-t-il? Pourquoi cette gueule de 3 lieues? (le système métrique étant apparue nettement plus tard)
-Une catastrophe...Je..Je peux pas dire... C'est trop...
-Quoi? Tu n'as pas trouvé le lac?
-Arggg! Mais si!
-Tu n'as pas réussi à couler!
-Mais... Mais non, voyons... Tu me connais.. Dès qu'il s'agit de couler quelque chose...
-Ouep, comme l'ambiance... Heu... Tu n'as pas vu la dame du Lac!
-Mais si! Une moche avec des algues partout et ces choses qui semblent pousser tout autour de son torse... Repoussant!
-Elle n'a pas voulu t'accorder le voeux!
-Mais si hélas...
- Heu... Mais alors?
- Bin... Quel est le con qui m'a passé une jument..."


J'avais prévenu... Ce n'est pas une fine...

J'avais mis 3 jours pour l'écrire il y a deux ou trois ans de ça et l'avais posté sur un forum d'un serveur de travian...Dur d'écrire...

lExcellent !

Une autre ! une autre ! une autre !

Peut-être demain...

on attends d'autres

bravo

Ce fut un jour de longue chevauchée pour le chevalier Juste et les dernières lieux parcourues furent pénibles...Les gouttes de transpiration dûes à un refoulement gastrique mettaient ses nerfs à rudes épreuve...
La vue de la sainte auberge fut, pour ce guerrier aguerri, un soulagement certain. Restait l'épreuve: le page pipi...

Il était intransigeant. Une blague est une blague, pas de rumeurs ni de ragots...Il en fit donc une pour une poignée de feuilles odorantes:

"Bon voilà jeune page ce que tu pourras dire à ton maître:

3 enfants, des pages certainement, discutent sous un arbre:

Moi, mon papa, il est achement balèze mon papa. Mon papa, il est conducteur de TGV, il met 4 heures Paris-Marseille...C'est le plus fort du monde! conclue le premier enfant joufflu.

-Rhaaaa! fait le deuxième... Ton papa c'est une loque, c'est un pétard mouillé... Mon papa est achement balèze, mon papa. Mon papa il est pilote de concorde: il met 3h30 Paris/New-York...C'est lui le plus fort du monde..."

Alors que le premier pleurniche, le deuxième joufflu, fier de son estocade et de son papa se tourne vers le troisième enfant pour voir l'effet de la gloire de son père... Il ne peut que constater que celui-ci n'est que sérénité et volupté...C'est alors que le petit bouda s'exclame:

"Vos papas, ce sont des crottes de chameau, des petites boulettes que roulent les bousiers... Moi, mon papa, c'est le achement plus balèze du monde, mon papa... Mon papa, il est fonctionnaire, à 5 heures il finit le boulo, à 4 heures et demi, il est à la maison... Achement balèze mon papa..."

Et j'eus mon rouleau...

C'est un guerrier grelottant qui se présenta ce matin là au page pipi...

"Ô page! J'ai chopé un coup de froid et ai la tuyeauterie totalement dérangée. J'ai des fuites qui me viennent de partout!
Pourrais-je avoir, comme gage de votre admirable bonté, une minuscule dérogation, que dis-je: un contrat tout à fait temporaire, pour séjourner ici... Dans un box ... Toute la journée... J'ai même apporté ma brosse à dents! Je serais sage et je ne courrai pas à fond dans les ribines des différentes travées entre les trônes étincellants! Non! Je ne dérangerai personne...

-Non...Fit ce page implacable! (attends qu'il sorte de là! J'vais me le faire!) Pas de blague donc pas de papier!
-Heuuuu.... Une blague en plusieurs fois, c'est possible? fit notre guerrier tremblant d'une émotion mal contrôlée...
-Oui! Mais les feuilles, elles aussi viendront au fur et à mesure de l'avancée de votre histoire..."

C'est ainsi qu'elle commença:

"Dans une jungle lointaine cheminait, à coup de coupe-coupes, une expédition de scientifiques composée d'un belge, d'un américain et d'un français... Ceux-ci étaient venus à la recherche de la dernière civilisation sauvage au monde, cannibale de son état, qui hantait cette forêt tropicale inextriquable à la chaleur moite et étouffante. (C'est bon tout le monde voit le décor?)...

Et ce qui devait arriver, arriva...

Ils se firent capturer au détour d'un arbre par cette tribu de cannibales.

Une feuille fut glissée sous la porte... (Sadique ce Page!)

Donc nos scientifiques se retrouvent, à une vitesse incroyable, attachés chacun d'entre eux, à un des innombrables poteaux au centre du village.

Le chef, un grand escogriffe avec une coiffe de plumes et des pendeloques fait de crânes humains, se détache du groupes d'indigènes hurlant et vociférant qui encerclaient nos pauvres ficelés.

Il s'avance au-devant de nos gaillards, se campe à 2m d'eux, les toise.

"Bien le bonjour, infortunés voyageurs et futurs dîner de ce soir!"
Mais comme je ne suis pas un sauvage, je veux bien vous accorder un voeu à chacun. ajouta notre chef avec une pointe d'accent oxfordien.
Et pour compléter cette offre, tout ce qu'il y a de généreux, je suis prêt à vous libérer sur le champs si je n'arrive pas à exaucer ce souhait en moins d'une journée..."

Nos explorateurs reprirent aussitôt espoir et se battent presque pour avoir l'honneur de proposer un vœu...

Ce fut, comme d'habitude, un américain qui gagna...
"Ecoute, grand chef, exauce mon souhait si tu peux! Dit en jubilant notre amerloque, le sourire à la JR, le stenson visé sur la tête, la cravate texane mise à la haute et le machouillage du chewing-gum victorieux et avenant.
Je veux un hamburger: un double maxi-cheese avec sa sauce tartare en provenance directe du Mac Donalds du cercle des investisseurs de Wallstreet, Empire State Building. Le tout accompagné d'une bouteille en verre de Coca Cola. Et, enfin une portion de frites au fromage; une grosse hein... achève de dire notre impérialiste Yankee...
-Attendez quelques secondes..."

Le chef s’éloigna sous le regard amusé de la troupes de civilisés, attachés certes, mais sûr de leur esprit supérieur et de la civilisation hautement avancée dont ils sont les dignes représentants...
"Voilà votre hamburger! lança à la volée notre chef cannibale 20 minutes plus tard... Que voulez-vous comme sauce pour vos frites: ketchup ou mayonnaise?
- ... "

Après vérification du logo de l'emballage, l'américain eut beau faire trainer son repas en longueur, vint le moment inévitable de la dernière miette. Celle-ci avalée, les cannibales se jetèrent sur lui, le dépecèrent, le découpèrent en petits morceaux et le jetèrent dans la marmite. Avec la peau ils firent un canoë.


Une feuille fut glissée sous la porte...

Vint le tour du Français! Cocorico!

"A nous... Quel est votre vœu? demanda notre chef distingué.
- Heu... Je voudrai... Je souhaiterai... Je désirerai... " tergiversa notre compatriote.
Il faut dire que la pression sur ses épaules était terrible! Faire mieux que les américains! La joie, l'ultime fanfaronnade qu'il pourra afficher à son auditoire suspendu à ses lèvres...

Donc...

"Moaaaaa, je voudrai faire l'amour avec Lulu la nantaise, tapineuse de son état à Pigalle, Paris-plus-belle-ville-du-monde! Attention: la jeune, pas la maquerelle en chef mais la petite jeunette. Voilà mon souhait à Moaaaaa, mon brave."
Et d'un geste splendide de la main, il congédia le sauvage sauvageon emplumé.


Celui-ci disparut d'un pas nonchalant derrière la case principale pour, dix minutes plus tard, réapparaître accompagné. A son bras: Lulu la Nantaise, dit Bébé, dit La P'tite, dit la pouf, dit la gagneuse à la bouche d'or. Elle se dandinait, un appareil photo autour du coup, un bob I love Paris sur la tête, marchant sur ses hauts talons et s'affichant dans une robe qui suggérait tout ce que l'imagination fertile, débridée et libidineuse du français de base pouvait concevoir.
"Qu'est-ce que tu fais là mon Renée? Houhou!"

(Vous êtes tous des porcs dixit ma femme)

Notre français s'exécuta: il s'enfla, s'enflamma dans un ébat épique et fantastique! Le nirvana fut atteint, le mur des sons mystérieusement dérangeants fut dépassé. L'apothéose de l'acte, français par excellence, mit en émoi toute la jungle et plus d'une cannibale tomba en pamoison devant ce spectacle incongru...
Mais ce qui devait arriver arriva: deux minutes et trente-quatre secondes plus tard notre homme amena pavillon.
Et les cannibales se jetèrent sur lui, le dépecèrent, le découpèrent en petits morceaux et le jetèrent dans la marmite.
Avec la peau ils firent un canoë.

Une belle feuille parfumée fut alors glissée sous la porte...

Vint le tour du belge... . Notre homme avait beau être belge, il se rendait compte que quelque chose clochait.

Il réfléchit intensément, la main en avant en une supplique digne de l'inspecteur Colombo. La réflexion fut si intense que l'univers tout entier sembla être soupesé, évalué, jaugé puis jugé. Les grands mystères des dimensions parallèles lui fut révélés. Rien ne sembla échapper à la pugnacité et la pertinence de notre intelligencia Belge...
Impossible me diriez-vous? Que Nenni souligneront certains esprits chagrins et moqueurs. Haha! se gausseront les libres penseurs ... Un belge ne peut évaluer à l'aune de son esprit fritien une situation cornélienne où le cognitif est interpellé au niveau du vécu...Rien ne saurait préparer un esprit aussi peu imaginatif que celui de notre belge à appréhender l'ampleur des découvertes ainsi mise à nues. (hé oui pour les lecteurs belges, j'suis français. Pour me tuer: 1 bon mètre au dessus de la tête)

Le chef cannibale examina notre homme...

"Vous savez, futur déjeuner, que même si vous pouvez prendre votre temps, vous devriez vous presser. Prenez une décision que diable! Ce n'est pas si difficile!"

Mais notre belge, tel le penseur, réfléchissait... Heuuuu dormait? Non! il réfléchissait!

Quelques temps plus tard, le chef un peu irrité vint à nouveau déranger cet esprit en marche.

"Futur dîner! Nous allons goûter quelques morceaux de vous. Certains d'entre nous s'inquiètent et supputent que votre viande doit avoir un problème d'irrigation!"

Le belge ouvrit les yeux:
"Je voudrais une fourchette!
-T'es sûr? Heuuuu....En or? En argent? Avec des incrustations peut-être?
-Nan, juste une fourchette, juste une fois!"

Le chef regarda, inquiet cet homme dont le regard était si innocent... C'est le foi certainement...
Le grand chef après un moment d'hésitation met la main à son oreille pour y décrocher un des ses innombrables pendeloques: une fourchette de la manufacture de St Etienne.
Véritable objet d'orfèvrerie, chromée et customisée, ayant une côte raisonnable à l'argus des fourchettes, elle décuplerait sa valeur si cette fourchette était du fameux lot de 1896: celle ou la fameuse erreur de la dent supplémentaire.
Mais oui! C'en était une! Notre chef est vraiment un homme de goût!

Il la tendit généreusement à notre belge de service...
qui la prit.
Et brusquement il se donna plein de coups de fourchette sur tout son corps d'athlète.
"Et voilà ce que j'en fais de votre canoë une fois!"



Et j'eus la feuille qui manquait à mon bonheur...

Plusieurs jours après l'orgie organisée dans la taverne, le chevalier Juste dégustait tranquillement un thé des hauts plateaux d'Apôgé, les pieds posés sur un tabouret et le dos appuyé sur le mur, quand le moment fatidique de l'addition se présenta...

L'avenante serveuse vient aux nouvelles: "Bon, mon seigneur... Encore quelques chose vous ferait plaisir?

Là, le chevalier Juste commit une terrible erreur, due certainement à un trait de caractère, lourd à tendance libidineuse, qui caractérise, à un moment ou un autre, tout homme qui perd le fil d'une discussion...Le chevalier tendit la main et prit le bras de la serveuse...

"Si vous saviez... Sous cette cuirasse se cache un corps d'athlète qui ne demande qu'à se frotter contre le votre.. Vous en avez de la chance...
-Papa! Y-a c'client qui me propose des trucs pas clairs! "

Là...Le patron sortit de derrière le bar...2m05, des biceps énormes, un cou de taureau qui se terminait par une tête chauve couturée de cicatrices. On l'avait appelé, du temps de sa jeunesse, le massacreur, la terreur des Carpates, La terreur noires des grottes d'Om, Conan le barbare ...Il avait acheté cette taverne pour passer ses vieux jours derrière le bar. Il s'approcha du chevalier Juste et mis très rapidement les choses aux poings: un seul a suffi.

Le réveil fut douloureux... Le chevalier Juste se dirigea au fond du couloir à gauche en titubant, se tenant le nez atteint d'une hémorragie... Après s'être laver le visage, il se tourna vers le page Pipi:
"Passe-moi le torchon, j'veux m'essuyer
-Que nenni, doux chevalier libidineux Vous connaissez la règle: une blague en échange de tout ce qui peut servir à s'essuyer, visage compris...
-Y-a longtemps que tu n'as pas pleurer?
-En effet, longtemps...
-Tu veux renouveler l'expérience?
-Voulez-vous que j'appelle mon paternel? Vous avez fait connaissance avec lui il y a peu...
- ..."

C'est ainsi que le chevalier Juste commença sa blague..

Encore merci Juste pour ces lectures qui me redonnent le sourire.....A quand les prochaines ??

et ?.....

Notre trappeur coupait encore du bois et, indécis quant à la quantité qui lui faudrait encore couper, osa le questionner à nouveau:
"Toi, l'indien. Toi qui connais cette contrée mieux que moi, à la sagesse légendaire, peux-tu me confirmer si l'hiver sera froid cette année? Mais s'il te plait, sois plus précis"
Le chaman prit à nouveau le temps de la réflexion...
"L'hiver sera très froid cette année!" et sur ce, il s'en fut poursuivre son chemin.
le trappeur, conforté, prit à nouveau sa scie et partit abattre à nouveau quelques arbres...

je suis trop impatiente de connaître la chute ......même si j'ai un petit doute en ce qui la concerne....

Quelques jours encore plus tard...Le vieil indien repassait par là...

Le trappeur coupait encore quelques bûches et une grande quantité de tas de bois était stocké sur l'un des côtés de la cabane. Anxieux et fatigué, il attrapa d'abord l'indien par le col avant de le remettre droit et de l'épousseter...

"Toi, l'indien. Toi qui connais cette contrée mieux que moi, à la sagesse légendaire, S'il te plait, indique-moi, et sois précis, quelle sera la température de cette hiver? "

Le chaman prit à nouveau, encore, le temps de la réflexion...

"l'hiver sera rigoureux et horriblement froid.
-mais comment le sais-tu? C'est le Grand Esprit qui te l'a dit?
-Mais non, visage pâle. Nous avons un dicton chez nous: plus l'homme blanc coupe du bois plus l'hiver sera froid."

J'eus alors le torchon qui me fallait pour essuyer mon visage...

ha ha ha

Félicitation Chevalier Juste

Je me suis régalé à te lire, un vrai plaisir et quelle imagination, je t'imagine bien le soir raconter une histoire à des enfants quoi que celle du chevalier heu.. en fin de compte toute ma lecture ne soit pas adapté à des oreilles innocentes mais pour nous on en redemande.
J'aurais tendance a bisser

Le chevalier Juste fit son entrée dans la taverne après quelques jours d'absence... Il avait eu beaucoup de travail: des châteaux à piller, des travaux à encadrer, si bien qu'il paraissait l'ombre du grand homme qu'il était... Son panache, d'habitude si flamboyant, pendait lamentablement au côté de son heaume si terne, constellé de tâches de boue. Sa cape de voyage, poussiéreuse, sentait le brûlé... Cela sentait aussi la fatigue. La démarche du chevalier, d'habitude si leste et chaloupée, était lourde et pesante... Il s'affala sur le canapé du petit salon bleue, celui réservé aux cuvards VIP et leva la main:

"Patron! Une eau pétillante s'il te plait! "

Le silence se fit dans la salle... Tous les chevaliers, interdits, s'étaient arrêtés de boire, ils regardaient le chevalier puis, prudemment, le patron qui semblait en surchauffe: les yeux fixes, exorbités, semblaient rendre des comptes au rictus qui ornait la fine ligne de sa bouche entrouverte . La lèvre inférieure tremblait légèrement telle le pétale d'une fleur de cerisier japonnais dansant au rythme des pulsations d'une brise printanière mais qui serait ornée d'une mousse rosâtre. Ce visage, rubicon, semblait se modifier au rythme des inspirations qui soulevait son poitrail musculeux forgé au cour de ses aventures guerrières tumultueuses.

Il prit une décision...

Il se pencha brusquement et tendit la main sous le comptoir pour en ressortir une bouteille poussiéreuse... Il arracha le bouchon avec les dents et disposa la bouteille sur le plateau...La servante apporta le tout avec empressement.
Le chevalier juste, sentant que quelque chose de divin était passé pas très loin de sa conscience leva les yeux et regarda la jeune serveuse, tremblante, mettre sur la table le gobelet puis verser avec précaution une eau pétillante et légèrement bleutée. Puis elle repartit en courant vers le comptoir.

Le chevalier juste avala d'un trait son verre et ... Cette eau, magique et très diurétique, fit son oeuvre...


Le mage du roi était présent ce soir-là; très investi dans son étude quotidienne anthropomorphique des moeurs des habitantes des Terres du Milieu, au salon rose. Il avait fini d'approfondir son sujet et sortit de derrière les tentures juste à temps pour assister à la terrible transformation.

"Toi là, le chevalier... Ne sais donc tu pas que boire de l'eau pétillante dans une taverne de cette contrée provoque moultes transformations et déformations? Et toi Conan, dit le mage au patron hilare, c'n'est vraiment pas malin de t'amuser au dépens de ta clientèle... Bon, chevalier, pour recouvrir ton intégrité, il faut que tu te nettoies à l'eau de la source de l'auberge qui a vu le sortilège s'opérer...Conan! Où est ta source?
Au fond du couloir à gauche? Allez, dépêche-toi... Si tu tardes trop , tu resteras comme ça!



A suivre...

he ben ! quand on voit les effets de cette eau, ça donne pas envie d'en boire....

C'est toujours un bonheur de te lire Juste. La suite c'est pour quand ???